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  • Fab'Cross-Training

Marathon 2016... à 2 doigts de me brûler les ailes.


Comme pour l’an dernier, je trouve la motivation de m’inscrire (avec Carole) sur cette épreuve à peine 3 semaines avant. La préparation était donc courte et (trop) intense. Sortant du Cross de Champagnier en ayant réalisé un moins bon temps que l’an dernier, je doute de mes possibilités de battre mon records de mon unique expérience marathon.

N’étant pas fan de la course sur route -oui parce que je m’inscris sur cette course uniquement car c’est mythique- j’ai réalisé seulement 4 trainings sur les digues Iséroises. J’ai avalé une 50aine de kilomètres en 1 semaine avec des intensités « énormes » que je n’ai pas l’habitude d’avoir en trail. Si bien qu’une semaine avant le marathon j’ai l’impression d’une petite déchirure musculaire sur le vaste interne (quadriceps) gauche et une douleur sur un os du pied droit. Je décide de ne « rien » faire de ma semaine. « Rien » étant de me contenter de donner mes cours de renforcement musculaire Cross-Fit-Ness sans en faire plus. Bref.. qui vivra verra.

Samedi soir direction Annecy chez Eve et Yo pour y passer la nuit.

Dimanche, Jour J. Moins de pression que l’an dernier, je quitte serein Carole (après un court échauffement) qui part dans un SAS derrière moi. Je suis dans le SAS A, celui qui talonne les coureurs Elites -dont des coureurs internationaux éthiopiens/kényans -. Mes concurrents visent grosso modo 2h45 à 2h55, moi 2h45 ?? (Pour un record perso à 2h51). Pas de meneur d’allure pour nous, non. Il faudra se fier à son propre ressenti ( aidé par ma montre Suunto Ambit). Le ciel est menaçant et quelques gouttes pointent leur nez, rien de bien grave pour le moment si ce n’est un certain froid. 8h30, après 2 holas de la foule et 238 rebonds sur place, PAN, ça part. Le rythme est soutenu, lancé par le public et l’adrénaline du départ. On avale les 1er kilomètres à 17 de moyenne, et nous faisons directement distancer par les pro. Après quelques km, je me retrouve seul derrière un groupe de 10 poursuivants. Je maintiens le rythme et les garde à ma portée durant les 10 1er km, que j’enchaine (trop) vite à 16km/h. J’opte pour la stratégie du « bas coté », je cours sur les graviers qui longent la piste cyclable - à la surprise des personnes que je croise- afin que les chocs engendrés lors des foulées soient moins prononcés. J’avale mon 1er gel énergisant, tout va bien. Booster à 200%, je me dis de continuer ainsi, même si je doute pouvoir tenir ce rythme tout le marathon. Le publique omniprésent (que je remercie par des sourires ou gestes autant que je peux pour leurs encouragements) fait du bien au moral, tous comme les groupes de musique placés ça et là. Km 19 (environ), je croise les 2 1er marathoniens sur le chemin du retour qui vont à une allure hallucinante. Je les encourage mais rien ne semble les atteindre, ils sont dans leur bulle. S’en suivent 2 autres athlètes puis un coureur seul. Je me reconcentre et passe le km 21 (semi) en 1h20’57’’ » (soit 15,6 de moyenne). La pluie fine intermittente n’est pas désagréable, au contraire même. Je finis la boucle de 4km et c’est le début du (long) retour. Le mollet droit d’abord commence à se raidir, ça ne sent rien de bon. Mais pas le choix, ça passe ou ça casse ! Ma stratégie de m’arrêter à tous les ravitaillements me convient bien pour le moment, même si c’est de plus en plus difficile de repartir et de relancer la machine au « rythme de croisière ». Dans le serpentin interminable de mes poursuivants que je croise en sens inverse, j'aperçois Carole qui se trouve derrière le meneur d'allure des 4h; elle semble aller plutôt bien. Ma vitesse moyenne du 20ème au 30ème km, est de 14,8km/h. Ma Vmoyenne générale elle, est à ce moment-là à 15,6. Même si je réduis légèrement l’allure, je suis sûr de faire un joli résultat, en dessous des 2h45. C’était sans compter cette douleur au tenseur du fascia lata (syndrome de l’essuie-glace) qui apparait au km 30,5. J’arrive à maintenir une allure de 15km/h jusqu’au km32, mais c’est de plus en plus dur de relancer quand il y en a besoin (car contrairement à ce qu’on croit, un marathon n’est pas complètement plat ; le simple fait d’avoir une bosse de 2m de dénivelé casse le rythme et coupe les jambes). Bref, j’épuise mon capital mental à feu « doux» jusqu’à ce que une fatigue générale s’empare de moi au km 33. Mon allure diminue inexorablement tandis que la douleur du TFL augmente. Cette piste cyclable toute droite semble interminable. Je contemple toutes les 3min ma montre, mais les kilomètres, ou plutôt les centaines de mètres passent tellement doucement... Je me fais rattraper par 2 athlètes, un homme et une femme. Je décide d’essayer de les accrocher. A ce moment, la douleur est intense mais mon mental plus fort me permet de relancer et de me mettre dans leurs foulées. Je reprends du poil de la bête et finis par redoubler l’ethiopienne Alemu Deribe (qui a fini 9ème aux championnats du monde de cross country et qui cours le 10k en 33’...) qui semble dans le même mal que moi. Arrivé à un ravitaillement ensemble, nous repartons mais mon corps ne veut plus donner l’effort avec cette douleur au TFL qui revient de plus belle… Je craque et la laisse filer. Km 37, mon chrono qui partait pourtant bien - trop bien – est entrain de m’échapper. Exténué, énervé contre moi-même, les larmes me montent.

Ma foulée est lourde, douloureuse. Je cours à présent à 13km/h de moyenne, avec des passages à 12,5 visage crispé et regard dans les chaussures. Je me fais doubler et certains concurrents me disent de s’accrocher mais je ne peux plus. Les encouragements du public, de plus en plus présent au fur et à mesure que l’arrivée approche, me poussent à essayer de limiter la casse, d’aller au bout de l’effort. Je devine la ligne d’arrivée au loin mais tout un serpentin est mis en place dans la ville histoire d’assurer le « show » ; il reste 2km. Les derniers mètres approchent, le public chaleureux. Yoan est là pour m’encourager sur le dernier virage. Je passe cette fichue ligne en 43ème position (/2500) en 2h47’45, ému. A la fois déçu de la mauvaise gestion de mon effort, mais quand même heureux d’avoir réussi à aller si loin dans l’effort/d’avoir repousser mes limites si loin.. On en apprend sur chaque course...

L’athlète éthiopienne avec qui j’ai « bataillé » finie en 2h45’32’’ Le vainqueur Kipyego tourne en un peu moins de 2h13 Carole finira sous la pluie et frigorifiée en un peu moins de 4h14. 1ère expérience marathon réussie !

Merci à l’organisation pour ce superbe spectacle, à tous les bénévoles dont les musiciens qui m’ont fait sourire malgré la douleur profonde.

1 semaine plus tard, j’ai toujours de grosses douleurs aux TFL donc pas de course pour encore quelques temps..

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